Après ces 2 premières semaines de confinement, la majorité des foyers français ont réorganisé leur quotidien et réaménagé leur espace de travail pour s’adapter de façon acceptable à ce confinement.

A J+17 les besoins fondamentaux sont comblés et chacun a trouvé une organisation et un rythme convenables garantissant la sécurité de tous.

Il faut dire que c’est bien par cette étape qu’il fallait démarrer, avec une inquiétude en toile de fond et qui a pointé très vite le bout de son nez : comment les enfants vont-ils gérer cette période de confinement ?

Bien peu d’études existent sur l’enfermement des enfants et sur les conséquences du confinement sur le développement de leur personnalité.

Il va donc falloir s’en remettre à ceux qui savent pour se rassurer.

 

Le confinement, au plus loin qu’on puisse remonter :

Noé a bien réussi à embarquer tous les animaux de la terre pour une longue quarantaine, ces trois petits lions ne devraient donc pas poser de problème ! Et puis cela ne durera pas trop longtemps, une fois sortis de l’arche tous les animaux ont vaqué à leurs anciennes occupations !

Jamais, Ô grand jamais il n’a été fait mention de la neurasthénie de la girafe, de la dépression du ou de l’anxiété de l’agneau.

 

Le confinement en 2020

Non jamais… Alors tout va bien ? Tout ira bien ?

Étrange de constater que depuis la nuit des temps l’homme affronte le confinement, la “quarantaine” sans même s’inquiéter de ses conséquences.

Il semblerait que ce soit une période que l’on traverse sans réel impact sur la personnalité.

 

Tout au plus, cette période nous renforce car souvenez-vous, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

 

A aucun moment on ne nous alerte sur le fait que le confinement à lui seul, peut impacter la santé mentale des plus fragiles ou des plus jeunes.

On se rassure, avec un discours d’expert psychiatre diffusé sur une chaîne télévisée de grande audience, qui nous informe que “certes, le confinement peut-être vécu comme un traumatisme psychique par certains (…) mais qu’en se respectant les uns les autres, en respectant nos espaces individuels et intimes (…) cela permettrait de mieux vivre cette période de proximité intense !”

 

Le confinement associé au mot « traumatisme »

Il nous faut alors analyser les résultats de l’étude chinoise portant sur la détresse psychique de la population adulte confinée suite au COVID-19 toute fraîchement parue le 6 mars dernier dans la revue spécialisée Général Psychiatry.

Cette étude a mesuré la fréquence de l’anxiété, de la dépression, des comportements d’évitement et des symptômes physiques au cours de la dernière semaine de quarantaine chinoise.

Elle révèle que:

➖ Plus ⅓ de la population déclare souffrir de stress;

➖ Les femmes souffrent d’une plus grande détresse psychique que les hommes;

➖ La détresse psychologique touche les sujets les plus jeunes (18-30 ans plus que les 60 ans);

Les jeunes adultes sont donc plus touchés par la détresse psychique que le reste de la population.

Le confinement et les enfants

Qu’en est-il des enfants, non sondés dans cette étude ?

Il semblerait que le stress créé par le confinement des enfants soit proportionnel au nombre de jours de quarantaine.

En somme, plus le confinement dure dans le temps et plus la probabilité d’avoir des signes de stress post-traumatique augmente.

Attention c’est à partir du 10ème jour de confinement que les difficultés arrivent et que les premiers signes de détresse psychique apparaissent.

 

L’identification de ces signes de détresses dûs au confinement :

➖ Des pleurs ou une irritabilité excessive

➖ Des signes de régressions, c’est à dire que l’enfant a recours à des comportements infantiles déjà utilisés par le passé tels que du “pipi au lit”, vouloir retrouver sa sucette, régresser vers des comportements de bébé..

➖ Une inquiétude excessive ou de la tristesse ;

➖ De l’irritabilité et de l’impulsivité chez les adolescents ;

➖ Des difficultés d’attention et de concentration ;

➖ Un évitement des activités qui jusque-là leurs faisaient plaisir ;

➖ Des maux de tête ou des douleurs corporelles inexpliqués ;

➖ Un usage d’alcool, de tabac ou d’autres drogues….

 

Des solutions à mettre en place durant le confinement pour vos enfants :

➖ Parlez du COVID-19 avec vos enfants (nous vous préparons un petit guide pratique dans un prochain post sur comment parler du COVID-19 en fonction de l’âge des enfants)

➖ Rassurez-les sur le fait qu’ils sont en sécurité

➖ Normalisez leurs inquiétudes : il n’y a rien de plus légitime que de s’inquiéter, cela veut dire qu’ils ont acquis la conscience du danger.

➖ Limitez leurs expositions aux couvertures médiatiques

➖ Maintenez la communication avec vos amis et vos proches

➖ Conservez les rythmes journaliers, les routines, les horaires de travail autant que vous le pouvez.

 

Par Marie-Françoise Bertrand, Psychologue Clinicienne et Présidente My Family Up

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