Le cyberharcèlement : comment le prévenir et le détecter

Le harcèlement scolaire est une problématique déjà bien connue des parents et du corps enseignant (700 000 élèves victimes chaque année*), mais qu’en est-il lorsque celui-ci se poursuit à la maison ? 

C’est là qu’intervient la notion de cyberharcèlement. En effet, rappelons que nous vivons dans un monde sur-connecté où les réseaux sociaux règnent en maitres. Ancrés dans le quotidien de nos enfants, les réseaux sociaux ont pris une tout autre dimension cette dernière année avec la crise sanitaire. Effectivement, qui dit confinement et école à domicile, dit plus de temps passé derrière les écrans. De plus, le besoin de lien social a fait des réseaux sociaux le moyen de communication privilégié des jeunes.

Seulement, il est important de se garder en tête que bien qu’ils soient familiers avec l’utilisation des réseaux sociaux, leur maitrise n’en est que technique. Il est primordial de les éduquer aux risques que ces plateformes représentent. Le contexte actuel est donc favorable aux pratiques de cyberharcèlement. Une récente étude réalisée avec OpinionWay par l’Association e-Enfance et le Lab Heyme, démontre qu’un adolescent sur dix a déjà été victime de violences en ligne. C’est pourquoi nous vous proposons de passer en revue les différentes formes de cyberharcèlement et de découvrir comment les détecter pour agir au plus juste. 

*(Source : Observatoire de la santé)

Harcèlement vs cyberharcèlement

Premièrement, reprenons ensemble les définitions du harcèlement et du cyberharcèlement.

Harcèlement

« Agissements malveillants et répétés à l’égard d’autrui, susceptibles d’altérer sa santé physique ou mentale, de porter atteinte à ses droits ou à son avenir professionnel. » (Source : Larousse)

Cyberharcèlement

« Le fait de recevoir des messages répétés dont le contenu est teinté de menaces, d’insultes ou de chantage. Les auteurs de ces messages peuvent aussi […] exiger une rencontre ou demander des informations privées. » (Source : La CNIL)

Le cyberharcèlement a souvent été associé au harcèlement en le décrivant comme une prolongation des violences dans le monde virtuel. 

Le cyberharcèlement est favorisé par :

    • La diffusion d’informations non-stop sur le net, les victimes n’ont donc aucun répit.
    • La surenchère des violences par des témoins d’ordinaires « passifs » devenus actifs (partage de propos haineux ou de photos).
    • L’anonymat facilité par les réseaux sociaux et la diminution des capacités empathiques des jeunes agresseurs. L’anonymat sécurise les “agresseurs”, leur donnant l’impression de ne pouvoir être dénoncés et punis pour leur crime. 

Les différentes formes de cyberharcèlement

    • L’usurpation d’identité : correspond à la création de faux profils avec comme objectif de véhiculer de fausses informations sur la victime.  
    • Les moqueries, insultes et agressions virtuelles à caractère sexuel
    • Le happy slapping : correspond à la mise en ligne de vidéos compromettantes sur la victime désignée (vidéo tournée à l’insu de la personne ou récupérée et diffusée)
    • Discours haineux et/ou les propos diffamatoires concernant la victime publiés en ligne sur les différents réseaux sociaux 
    • Le « Revenge porn » : mise en ligne de photos intimes sans l’accord de la personne (photos prises à l’insu de la personne ou partagées dans le cadre public alors qu’il s’agissait d’un échange privé). 

Sur quels canaux ?

Le cyberharcèlement apparait sur les canaux suivants : 

    • E-mails
    • Messageries instantanées
    • SMS 
    • Réseaux sociaux. 

Les différentes raisons du cyberharcèlement

Les principales raisons évoquées par les victimes, sont :

  • Le physique (« apparence physique » et « look » vestimentaire) : 42 %
  • La « jalousie/l’envie » : 39 %
  • La « vengeance » : 22 %

(Source : étude de OpinionWay par l’Association e-Enfance et le Lab Heyme)

victime

Le profil des victimes de cyberharcèlement

Voici les caractéristiques communes observées : 

Les victimes garçons : 11,2%

Les victimes filles : 13,4%

Par tranche d’âge :

    • 6-12 ans : 10,5%
    • 12-15 ans : 10,2%
    • 15 ans et plus : 16,6%

(Source : l’Unicef)

victime
cyberharcèlement

Le profil du cyberharceleur

Statistiquement, le profil du cyberharceleur est généralement un jeune âgé de plus de 15 ans. 

Les garçons sont souvent plus enclins à user de cyberharcèlement que les filles. 

    • 23% des garçons 
    • 12% des filles 

Ont déjà pratiqué une forme de cyberharcèlement une fois dans leur vie.

Recontextualisons avec la COVID-19

Comme évoqué précédemment, le contexte actuel de crise favorise les pratiques de cyberharcèlement. Selon la plateforme d’aide aux victimes de cyberharcèlement Net Écoute, les appels ont bondis de 20% (ce qui équivaut à 350 appels par semaine). Pourquoi un tel phénomène ?

  1. Les plateformes numérisées sont devenues un impératif pour assurer l’enseignement scolaire des enfants et adolescents.

2. Certains parents n’ont pas communiqué à leurs enfants les bonnes pratiques à adopter sur les réseaux sociaux. 

3. Cet afflux de jeunes profils a attiré les prédateurs du net et ce sujet est tabou pour beaucoup de parents.

4. Les modérateurs qui travaillent sur les différentes plateformes n’ont pas pu exercer leur travail correctement.

Détecter les signes de cyberharcèlement chez votre enfant

D’une manière générale, les victimes de harcèlement ont une image négative d’elles-mêmes. Leur manque de confiance en soi leur donne l’impression d’avoir des compétences sociales inférieures aux autres. Ces victimes sont souvent déprimées ou présentent des attitudes dépressives. En résumé, voici les principaux signes du cyberharcèlement, qui peuvent être visibles sur votre enfant :

    • Le manque d’estime de soi
    • L’état de déprime
    • Les conduites addictives 

Prévenir le cyberharcèlement

D’une manière générale, les victimes de harcèlement ont une image négative d’elles-mêmes. Leur manque de confiance en soi leur donne l’impression d’avoir des compétences sociales inférieures aux autres. Ces victimes sont souvent déprimées ou présentent des attitudes dépressives. En résumé, voici les principaux signes du cyberharcèlement, qui peuvent être visibles sur votre enfant :

  • Prévenir les jeunes des comportements malveillants sur internet en expliquant clairement les déviances possibles. Le but est de leur faire prendre conscience de la dangerosité d’internet.
  • Créer des règles d’utilisation d’internet. Le temps passé seul et en groupe, les horaires de connexion et les sites recherchés. Vous devez mettre en place un droit de regard sur la pratique des jeunes, et leur faire comprendre que la surveillance est une sécurité pour eux et non l’expression d’un manque de confiance.
  • Rappeler les règles de bon sens et de sécurité : mot de passe, réglage des paramètres de confidentialité, aucune diffusion d’informations personnelles type adresse ou numéro de téléphone, éviter de poster des photos ou vidéos gênantes ou dénudés, ne pas accepter de personnes que nous ne connaissons pas, rester sur ses gardes en ce qui concerne les rencontres virtuelles.
  • En tant qu’adulte vous devez maîtriser la pratique d’internet et les différents réseaux sociaux utilisés par les jeunes afin de connaître les éléments susceptibles de leur porter préjudice.

En conclusion

La nouvelle génération est née dans l’ère du numérique. Toutefois, leur maîtrise est purement technique et peut masquer un manque de conscience sur les risques. Il est important d’ouvrir le dialogue sur les dangers du net, d’en parler ouvertement. Ce qui suppose de créer un climat de confiance et de savoir aborder tous les sujets tabous. 

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