Ils sont fous ces gaulois !

Malgré un haut niveau d’information sur les chaînes de télévision françaises et des consignes claires en matière de prévention des risques de transmission et d’hygiène (tant physique que relationnelle). Bien qu’il y ait eu une diffusion répétée, rabâchée en boucle sur plusieurs canaux et depuis plusieurs semaines. Malgré plus de 1000 décès en trois semaines chez nos voisins italiens, certains n’ont toujours pas compris l’urgence et la gravité de la situation !

Ce dimanche, nous avons constaté -à grand regret- la présence de nombreux français regroupés et vantant les bienfaits d’une bonne ballade dominicale en famille ou entre amis sous les rayons du soleil ! 

Nos gaulois seraient-ils vraiment devenu fous ? Seraient-ils allés se balader si des bombes pleuvaient du ciel ? Non bien entendu ! 

famille gaulois

Comment comprendre alors ce déni de réalité face au COVID-19?

Pourquoi les français n'ont-ils pas respecté le confinement?

Je vous propose de prendre quelques minutes pour explorer ce qu’ils ont dans la tête ces gaulois !

Il me paraît essentiel, en ces temps exceptionnels, d’apporter un soutien et un éclairage à mes compatriotes Gaulois devenus fous pour les rassurer…

Non ils ne sont pas fous ! Pas plus qu’ils ne sont bêtes ou irresponsables. 

Oui, la psychologie va nous aider à décrypter ce comportement.

Partons du postulat qu’ils ne sont pas fous, ils sont donc adaptés à leur environnement. Ils accomplissent les actes de la vie quotidienne dans une certaine “normalité”.

On pourrait alors supposer que dimanche dernier ils recherchaient justement une forme de normalité pour se rassurer ! Ils ont usé d’un biais cognitif qui les a poussé à un excès de normalité comme pour “conjurer le sort”.

 

Confinement & biais cognitifs, explications

Un biais cognitif est une façon de penser partagée par un certain nombre d’individus. Il sera fréquemment utilisé dans certaines situations. Il empêche de porter un raisonnement objectif et normal. 

Pour faire simple, un biais cognitif de normalité a pu les pousser à croire que les choses continuaient de fonctionner normalement, COVID-19 ou pas.

Ce biais les a poussé à sous-estimer la pandémie actuelle expliquant ainsi qu’ils n’aient pas adhéré aux mesures imposées par les autorités. 

Cette façon de penser ne reflète pas une pathologie mentale.

A moins de considérer qu’ils ont usé d’optimisme. Dans ce cas, nous pourrions parler du biais cognitif d’optimisme. Ce qui amène les individus à croire, ou à miser sur la possibilité, même à l’encontre de toute évidence, que la situation ne se produira qu’ailleurs.

Enfin, s’ils ne sont ni optimistes, ni à la recherche d’une normalité, il nous faudrait supposer qu’ils n’avaient pas pleinement conscience de la situation à cause du biais cognitif de confirmation

C’est à dire qu’ils font partie de ces individus qui ne prennent en considération que les informations qui confirment leurs croyances. Ce biais de confirmation implique qu’ils ignorent ou discréditent les informations qui contredisent leurs croyances.

Comment s'adapter au confinement grâce aux biais cognitifs ?

  • Le biais d’optimisme fera d’eux des véritables soutiens pour leurs proches : conjoint, enfants, parents, amis… Selon-eux, personne ne sera touché par ce virus. Ils feront partie de ceux qui ne vont pas encombrer nos services d’urgences. Ils sauront attendre une bonne détresse respiratoire pour mobiliser les troupes. Qu’ils se rassurent, la recherche avance et l’été arrive !

  • Pour ceux qui usent du biais de normalité, le quotidien sera plus compliqué. Le confinement, qui impacte la routine quotidienne, va être plus difficile à vivre. Qu’ils se rassurent, ils pourront continuer de faire leurs courses le samedi !

  • Pour les individus usant de biais cognitifs de confirmation, la situation se corse. Pour eux, le complot guette ! Ni la toux, ni la fièvre, ni le confinement ne viendront à bout de leurs croyances ! Ceux-là seront difficiles à rassurer…

 

Par Marie-Françoise Bertrand, Psychologue Clinicienne et Présidente My Family Up

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