Les conduites À RISQUES des jeunes : comment les prévenir et agir ?

La fin des examens a sonné, l’ambiance estivale s’installe et un engouement collectif renaît avec le championnat de l’Euro. Cette vague de liberté apporte avec elle un nouveau souffle dans la vie de nos jeunes et favorise les rassemblements et le désir commun de se lâcher, de s’amuser. Un glissement vers des conduites à risques peut alors s’opérer.

Paradoxalement, la pandémie mondiale de cette dernière année a également fait écho à cette notion de « rassemblement ».

C’est le monde entier qui s’est arrêté et l’ensemble des populations a subi les mêmes restrictions et les mêmes pertes. Cette confrontation à la mort a suscité une angoisse commune et de ce fait, une réaction à une « pulsion de mort ». Apparait alors un effet de psychologie de masse vis-à-vis de nos libertés et le fait de vivre la vie intensément. 

"Quels sont les risques de ce relâchement ?"

Bien que ce type de relâchement ait toujours existé, l’ensemble de ces éléments réunis nous permet d’anticiper pour cette année un besoin presque contagieux et encore plus profond de rechercher les limites et d’exploser le cadre. Il y a donc fort à parier que nos chers étudiants vont « se lâcher » ! Mais quels sont les risques de ce relâchement ?

Pour répondre à cette question, abordons le phénomène de contagion psychique*. C’est-à-dire que nos jeunes en arrivent à une contagion de leurs pulsions.

Resituons le contexte : hors du contrôle parental, libérés de toute forme de morale et dans une volonté commune de partager des moments intenses de désirs…

Un désir de partage collectif,
De faire la fête,

Et un désir de laisser exploser leurs pulsions de vie.

Ces désirs, combinés à un sentiment de justice vengeresse dû à la somme des frustrations encaissées pendant le confinement, génèrent un risque que nos jeunes se sentent en droit et devoir de TOUT faire, de TOUT vivre.

conduites à risques jeunes

Car c’est bien d’une pulsion de vie à libérer dont il question, en écho à la pulsion de mort évoquée plus haut, et de « fêtes libératoires ». En ce moment, il n’est pas rare d’entendre les jeunes communiquer sous forme d’injonctions, d’obligation de faire la fête ! Et gare aux parents qui auraient envie de dire « non, pas de fête après le BAC ! »

Le jeune adulte exprimera sa pulsion de vie au travers du besoin de faire la fête, alors que le parent y verra les risques d’une contagion psychique pulsionnelle.

*Définition :

La contagion émotionnelle ou contagion affective est le transfert des émotions d’une personne émettrice vers une personne réceptrice. Elle doit être distinguée de la sympathie et de l’empathie.

Facteur de conduites à risques : la contagion pulsionnelle

Le risque est d’oublier que cette contagion pulsionnelle peut représenter une menace : l’enquête de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes de 2020, rapporte qu’une femme sur 20 est violée au cours de ses études. 

Mais plus encore, on retrouve également les risques de comas éthyliques liés au binge-drinking, tendance qui « consiste à s’enivrer le plus rapidement possible, en buvant une grande quantité d’alcool dans un laps de temps très court (moins de 2h). Le but de ses adeptes est alors de connaître une ivresse très intense le plus rapidement possible ».

Ce phénomène est expliqué par les professionnels de santé comme étant lié à une quête de liberté et une envie profonde de lever toute inhibition. La question se pose donc : pourquoi une telle prise de risque ? Il s’avère que les jeunes ne conçoivent que rarement la fête sans alcool, devenu un incontournable de leurs rassemblements.

conduites à risques des jeunes

Selon cette même étude, les principales causes d’une telle violence et des excès qui l’accompagnent seraient l’effet de groupe (20%), le sentiment d’impunité (18%) et bien sûr, la consommation excessive d’alcool (18%). Alors gare aux fêtes d’après examens et la débauche qui en découle.  

Il est donc question de limites. Mais justement, ce soir-là est fait pour explorer les limites. Alors comment agir face aux risques ?

Parents, il va falloir « sécuriser », c’est à dire mettre en place des règles pour cadrer la fête. Ce type de relâchement existe depuis toujours et ne peut être totalement contrôlé. C’est pourquoi votre seul moyen de prévenir ces comportements est d’anticiper les risques au travers d’un dialogue constructif et non moralisateur le jour de l’événement :

1- Expliquer le phénomène de contagion collective des pulsions et la question des limites personnelles

Où doit s’arrêter la fête pour le jeune ? Jusqu’où doivent aller ses expériences transgressives ? Quelles conséquences ? Le jeune ado doit impérativement apporter des réponses à ces questions. Puis aborder ensuite les questions de logistique pour borner le cadre de la sortie.

Question du transport : qui ? Combien ? Ne jamais être seul(e) et bien sûr, et ne pas risquer un trajet avec quelqu’un qui a bu.

Prévoir la fin de la fête en donnant des repères et des limites pour le jeune au moment de la fête : « non je ne bois pas plus mes parents me récupèrent ».

2- Pallier les conduites à risques en privilégiant le rapport de confiance

Cela suppose que le rapport de confiance entre l’enfant et ses parents est suffisant pour leur demander de venir le récupérer sur les lieux, ou alors réclamer un budget pour prendre un Uber.

3-Règle des amies, outil indispensable pour éviter les risques

Ne jamais laisser un(e) ami(e) seul(e), on part à 3 on rentre à 3 !

4- Rester alerte

Ne pas laisser son verre sans surveillance, car le risque d’y déposer des drogues est bel et bien présent.

Bref, avoir un vrai discours rassurant pour son jeune adulte !

Sources : Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes de 2020; Passeport Santé

Parents,

En cas de doutes ou de difficultés, n'hésitez pas à nous consulter et obtenez un conseil psychologique immédiat, ainsi qu'une méthodologie rédigée par nos experts :

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